Purifier et détruire

par cjvpourwissam

Purifier et détruire

 

http://www.justicepourwissam.com/article-purifier-et-detruire-jacques-semelin-125634702.html

 

Comme le signale Jacques Semelin dans son livre "Purifier et détruire", Le meurtre est le résultat d'un long processus qui s'est installé. 

  

  

  

Il faut d'abord que le meurtrier se sente dans un univers à la fois de chaos et d'ordre, un univers où les limites ne sont plus claires. L'avènement de cet univers procède d'une inversion des normes : l'état qui devrait être le garant de l'interdit, l'encourage ou le laisse faire ce qui revient au même. Ce positionement ou ce non positionement (qui est aussi un positionement) aboutit à ériger l'impunité en règle, à autoriser la récidive. 

  

  

  

Il ne suffit pas d'affirmer que les individus acceptent de tuer parce qu'ils croient qu'ils ne seront pas punis pour cela, il est nécessaire que le groupe métamorphose les individus en tueurs. 

  

  

  

Comment se produit cette métamorphose ? 

  

  

  

Celle-ci doit d'abord être enfantée par l'idéologie environnante qui appelle à ce sursaut collectif du "nous" contre le "eux" dangereux et nuisible. Qu'on y adhère ou non cette idéologie devenue dominante constitue la matrice sémantique à travers laquelle émergent des modes d'agressions physiques du "nous" contre le "eux". Dès lors, la formation de groupes destinés à défendre l'identité du groupe semble s'imposer d'elle même, d'autant plus lorsque les membres de ce groupe n'ont pas d'autres identités fortes. 

  

  

  

Pour qu'il y ait passage à l'acte, il faut que cette idéologie soit associée à "autre chose" afin que l'idée se cristalise en acte de massacrer. Les auteurs qui tentent d'expliquer ce bascullement mettent en avant 3 types d'interprétations : 

  

  

  

- La première revient à combiner le facteur idéologique à celui de l'intéret et de l'envie 

  

- La deuxième greffe le facteur idéologique à un processus de socialisation et de formation implicite des individus à la violence 

  

- La troisième, plus subtile, affirme que le passage à l'acte se produit dans une situation d'effervescence, d'une dynamique collective qui emporte l'individu et qui le conduit à se construire une réprésentation de la victime de nature à lui faire justifier ce qu'il fera, le stimuli qui donne le feu vert. 

  

  

  

Comment mettre fin à ce processus ? 

  

  

  

Le tueur comme comme tout délinquant est en partie co-responsable de son acte et co-victime. Pour pouvoir mettre fin à ce processus il faut s'attaquer aux différents maillons de la chaîne : 

  

- Rappeler à l'Etat et à ses agents que leurs rôles ne sont pas de détraquer la boussole mais plutôt de l'aiguiller, leurs rôles ne sont pas de catalyser la violence réelle ou symbolique mais de l'aspirer. 

  

- Combattre l'idéologie qui est portée par la hiéarchie. Il faut pousser les membres de ce groupe à ne pas être dans la consanguinité mafieuse qui enferme les esprits en l'incitant à avoir d'autres identités sociales concomittantes avec celles des "eux". 

  

- Combattre l'intéret, l'envie particulier, ainsi que le processus de socialisation et de formation implicite des individus à la violence. Les passions, mêmes les plus louables, ne rendent pas heureux sur le long terme celui qui les recherche, arrivé un moment on tourne en rond, la vacuité s'empare de l'existence. 

  

- On ne peut pas combattre le passage à l'acte, une fois que tout a été mise en oeuvre c'est déjà trop tard, échec et mat.

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