Mort de colère

par cjvpourwissam

Mort de colère

Ce jeune antillais était incarcéré pour un vol de 50 francs dans un distributeur de boissons du métro parisien. 

Quelques mois à faire. 

Durant sa détention il est condamné à une semaine de mitard. 

Le quartier disciplinaire est à la prison des majeurs, quatrième étage. Patrick est transféré un matin …

A l’ouverture des portes au quatrième étage, il ne respire plus et il est couvert de blessures. 

Le juge Michau n'entend pas les protagonistes, et passe le relais aux experts médicaux qui vont progressivement effacer toute trace suspecte de violence institutionnelle.

Les ecchymoses, les lésions, les hématomes et l’œdème du poumon ne sont plus des causes ayant pu entraîner la mort mais de simples conséquences de gestes de contention "rendus nécessaires par l’extrême agitation".

Dans quelle affaire de tabassage institutionnelle ce "rendus nécessaires par l’extrême agitation" n'apparaît pas ?? 

Mirval est désormais le seul responsable de sa propre mort. 

La cinquième expertise, flanquée d’un psychiatre, va donc se lancer sur une piste audacieuse qui constituera désormais la version définitive : la « folie ».  

Mirval n’est plus qu’un délinquant né à Fort-De-France, mort de colère.

C'était en 1977, nous sommes en 2018.

Les institutions se perfectionnent en apprennant à se rappeler des stratagèmes qui permettent d'enterrer les affaires, et nous, le peuple, nous qui ne demandons simplement le respect de nos droits, de notre honneur et de notre dignité, qu'est ce que l'on apprend de l'histoire ?

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article