COMMUNIQUÉ DE PRESSE SUR JOUÉ-LES-TOURS
JOUÉ-LES-TOURS :
LE COLLECTIF ENCOURAGE LES JOURNALISTES À POURSUIVRE LEUR TRAVAIL AUPRÈS DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
Suite à la conférence de presse du Procureur de Tours sur la mort Bilâl Nzohabonayo à Joué-les-Tours mercredi 31 décembre, les associations du Collectif Stop Le Contrôle au Faciès, dont, en premier lieu le Collectif Urgence notre Police Assassine regroupant les familles de victimes de morts dans le cadre d’interpellation policières et le Collectif Brigade Antinégrophobie, encouragent les journalistes à continuer leurs investigations au cours des semaines à venir, alors que s’organisent des contre-enquêtes menées par les témoins de la scène et proches de la victime.
En l’absence forte étonnante de caméras de vidéosurveillance, à la fois à l’extérieur et à l’intérieur du commissariat, et au vu des éléments apportés par les nombreux témoins, les associations perçoivent l’insistance du Procureur à « couper court à » toute piste divergeant de la piste antiterroriste comme une simple tentative d’intimidation de tous ceux qui chercheraient à poursuivre leurs recherche sur la base d’autres éléments.
Elles s’interrogent par ailleurs sur le positionnement ferme et immédiat de deux Ministres de la République, dont le Premier Ministre, aux côtés du Procureur pour appuyer la version policière du drame en moins de vingt-quatre heures, sans attendre que l’enquête suivre son cours, prenant en compte chaque élément de l’enquête.
Elles notent également le silence de Christiane Taubira, garde des Sceaux, pourtant habituellement loquace en ce qui concerne l’indépendance de la Justice.
Ayant alerté les médias sur les versions divergeant de celles des policiers dès les premières 48 heures après le drame grâce à une contre-enquête sur place, Urgence Notre Police Assassine tient à rappeler le rôle essentiel des journalistes dans ces affaires, à l’instar de celle de Rémi Fraisse, dans laquelle ces derniers ont permis de faire la lumière sur des faits cachés par le Ministère de l’Intérieur. Elle salue les journalistes ayant suivi cette même rigueur journalistique en approfondissant leur enquête du drame de Joué-Les-Tours.
Au vu des indications croissantes de l’absence de fiabilité des versions policières ou de l’indépendance du Procureur au fil des affaires, elles encouragent les rédactions à faire des appels à témoin directs, se donnant ainsi les moyens de mener des enquêtes indépendantes des communiqués de presse officiels. Elles les invitent également à se tourner plus systématiquement vers les membres de la société civile travaillant sur ces questions, lanceurs d’alerte trop peu pris au sérieux dans les jours suivant ces drames alors qu’ils sont les premiers à se rendre auprès des familles et témoins, et donc à pouvoir fournir des éléments confirmant ou infirmant les sources policières.
Si les associations saluent la récente création de la commission d’enquête parlementaire sur le maintien de l’ordre au cours de manifestations présidée par Noël Mamère, elles rappellent qu’il y a aujourd’hui, en France, plus d’un mort par mois dans le cadre ou des suites d’une intervention policière[1]. Elles appellent donc les parlementaires de tous bords à se pencher plus sérieusement sur les processus d’enquête dans le cadre de morts au cours ou des suites d’interventions policières en général, et notamment sur les experts balistiques ou autres, dont il n’est pas rare qu’ils soient pris en flagrant délit de mensonges.[2]
Enfin, les associations du Collectif étudient les possibilités pour se constituer partie civile dans une plainte contre les forces de l’ordre, en soutien aux collectifs locaux.
[1] http://www.bastamag.net/Homicides-accidents-malaises
[2] http://www.liberation.fr/societe/2014/08/18/flash-ball-en-plein-dans-le-mille_1082701