On est tous sur le même bateau
Dans la nuit du 31 décembre 2011 au 1er janvier 2012 à Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme, Wissam El Yamni a été interpellé par des policiers qui, selon les témoignages recueillis et les éléments mis en évidence, lui feront subir des violences volontaires, s'apparentant à un véritable lynchage, faits perpétrés sur un parking situé en face de l'école Jean de la Fontaine. Wissam tombera dans le coma et décédera neuf jours et demi plus tard à la suite d'une longue agonie. Depuis le 1er janvier 2012, les affaires policières se sont multipliées. c'est pour faire écho à cette année particulière et à l'anniversaire du tragique évènement le soir de la Saint-Sylvestre que nous souhaitons vous rappeller que nous sommes sur le même bateau.
Communiqué de Farid EL YAMNI
du dimanche 16 décembre 2012
L’année 2012 commença à Clermont-Ferrand par un coup de Trafalgar : la mort de Wissam El Yamni. La vérité est limpide. L’injustice dans le traitement de l’affaire judiciaire a provoqué des tsunamis moraux incommensurables.
La France est notre arche à tous, le bonheur collectif étant le cap commun. Responsables de la police et de la justice, on vous a choisi pour être nos capitaines.
On tient le gouvernail en étant juste, responsable, exemplaire, rigoureux, digne de confiance, honnête, indépendant, impartial, équitable. Ne cédez pas aux chants des sirènes qui voudraient vous faire dévier du cap, l’ensemble du bateau est et sera plus que jamais très attentivement en train de vous épier. Nous sommes désormais attentifs.
La France possède avec les Droits de l’homme une jolie boussole que d’autres équipages nous envient. Faute d’en prendre soin, les fonctions de cette boussole ont été tellement fragilisées que les droits de l’homme risquent d’être cantonnés à un simple objet artistique. Mais sans boussole, comment s’orienter ? Est-ce en étant intransigeant ou en bafouant avec vanité les valeurs républicaines qu’on arrivera à redonner confiance à une France qui doute de son destin ? L’absence du respect de ce cap immuable pousse au mépris de soi-même, puis des autres, aux mutineries et enfin aux naufrages. Les efforts pour atteindre ce cap même s’ils paraissent au demeurant importants sur le court terme, ils le sont beaucoup moins que les efforts futurs que chacun devraient supporter en son absence sur le long terme.
Si l’année 2012 représentait pour tous une annus horribilis, il s’agit désormais de faire de l’année 2013, pour tous, une annus mirabilis.
Retrouvez avec clairvoyance et courage le cap. Bon vent pour cette nouvelle année !