Paul Valéry

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On appelle qui quand c'est la police qui tue ?

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Le 18 octobre 1980

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LA RÉMANENCE DE LA « BATAILLE DU VOILE »

par cjvpourwissam

On parle de rémanence pour certains pesticides qui peuvent, longtemps après leur utilisation, persister et passer d'un compartiment à l'autre  On les dits parfois « écorémanents » ; C'est le cas par exemple du DDT qu'on retrouve encore des décennies après son interdiction dans certaines régions, éloignées de toute source de pollution directe.

 

Le concept est repris aussi par les historiens. Ainsi Yann Scioldo-Zürcher intitule un article :“la rémanence des stérétotypes coloniaux dans le discours politique, 1962-2005”.

 

 

Dans le contexte de l’automne 2019 où le locataire de l’Elysée se la joue Hercule contre l’ «hydre islamiste », est à l’oeuvre la rémanence coloniale toxique qui sépare et divise . C’est le ministre Blanquer qui se radicalise en toute illégalité dans une énième resucée de la « bataille du voile ».

 

 

Extraits de La « bataille du voile » pendant la guerre d’Algérie de l’historien américain Todd Sheppard, 2004

 

[Partisan de l'Algérie française, Raoul Salan dirigeait l'OAS, organisation terroriste qui fomenta un attentat dont le président de la république, Charles de Gaulle, échappa de justesse.]

 

«  .../…

L’évènement principal qui porta la bataille du voile à la connaissance du public international fut le célèbre « dévoilement » de femmes algériennes du 16 mai 1958. Au milieu de la révolte qui menaçait de renverser le gouvernement français et qui ramena au pouvoir le général de Gaulle, on fit venir des milliers de musulmans algériens de villages des environs d’Alger pour qu’ils manifestent leur soutien à la « fraternité » française et à « l’Algérie française ». L’attention médiatique se concentra sur un petit groupe de femmes : aidées par des Européennes bien mises, elles enlevèrent leur voile au cours d’une cérémonie savamment chorégraphiée, révélant ainsi des visages souriants.

Les nationalistes algériens participaient eux aussi à la bataille du voile. C’est à Frantz Fanon, que nous devons l’évocation la plus célèbre de ces évènements. Dans « L’Algérie se dévoile », il se réfère aux femmes du 16 mai 1958 dans les termes suivants : « des domestiques menacées de renvoi, de pauvres femmes arrachées de leurs foyers, des prostituées ». Les femmes qui participèrent à la chorégraphie du « dévoilement » étaient en fait membres du Mouvement de solidarité féminine, une organisation charitable dont la visée officielle était l’amélioration des conditions de vie des femmes musulmanes d’Algérie, et qui avait été fondée par Mme Raoul Salan, la femme du commandant des forces armées françaises en Algérie en 1958.

Comme le souligne l’article de Frantz Fanon, cela faisait longtemps que le haïk ou foulard obsédait les observateurs français de l’Algérie.

.../…

Malgré la longue obsession française pour le voile, c’est seulement avec la révolution algérienne que le voile devient vraiment un enjeu essentiel. Auparavant, il était déjà le symbole de tout ce qu’il y avait d’étranger dans la culture « arabe » et « musulmane ». Avec la révolution algérienne, le voile en vient à symboliser la distance entre la culture, le régime politique et la société voulue par la France et ceux qui dénoncent le FLN.

Un article de Frantz Fanon paru dans El Moujahid glorifie les militantes du FLN qui prirent le voile pour participer à la révolution et les femmes algériennes qui, « dévoilées depuis longtemps, reprennent le haïk, affirmant ainsi qu’il n’est pas vrai que la femme se libère sur l’invitation de la France et du général de Gaulle ». De nombreux témoignages décrivent comment certains soldats français dévoilaient les femmes de force pour les humilier, particulièrement dans le bled, et comment cette pratique était aussi associée à la torture physique pour punir les femmes qu’on soupçonnait de militer pour l’indépendance. Les accords passés entre le FLN et le gouvernement français ne mirent pas fin au rôle symbolique joué par le voile : le 6 mai 1962, l’organisation terroriste OAS abandonna sa politique de ne pas viser directement les femmes en abattant cinq femmes voilées dans les rues d’Alger ... »

 

On peut retrouver le texte entier sur :

 

 

 

 

 

 

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La liste de Cergy

par cjvpourwissam

L'envoi d'une liste demandant le signalement des « signaux faibles de radicalisation » des étudiant·es de l'Université de Cergy suscite l'effarement d'une partie du personnel. Peut-on réellement l'interpréter comme un message « extrêmement maladroit », comme le prétend le président de l'Université, François Germine

La liste demandant le signalement des « signaux faibles de radicalisation », communiquée aux personnels de l'Université de Cergy, est-elle à ce titre un commencement ? Tout dépend de ce qui lui suivra. Elle est certainement une continuité, un aboutissement, une étape supplémentaire dans la radicalisation des esprits et des pratiques vis-à-vis d'un racisme toujours plus insistant, dont la nomination de Zemmour à CNews n'est qu'une autre facette. Un racisme qui n'est pas neuf, loin s'en faut, mais qui prend une virulence et des formes nouvelles, formes qui ne vont pas sans rappeler d'autres listes, et d'autres pratiques administratives supposément « parenthèse » dans l'histoire française.

Le problème de la naissance, c'est qu'en tant qu'élément toujours identifié a posteriori, il induit une mécompréhension du cours ordinaire des événements. Isoler un commencement au fascisme, c'est poser qu'un élement, cet élément là, précisément, est significatif. Clair. Témoin et symptôme inéluctable d'une crise à venir. Il implique la certitude de la présence d'une chose qui n'était jusqu'alors pas présente comme telle.

Dans le temps présent, en revanche, la signification de tels événements n'est pas toujours – sinon rarement – aussi ouvertement explicite. Ils se présentent bien plutôt comme une continuité, un glissement fait de répétitions, d'alertes et de vides, de creux, d'éléments que l'on pense significatifs mais ne sont suivis de rien de spécifique. Et l'on s'indigne, mais cette indignation demeure vaine, parce que le danger n'est pas à la hauteur (semble-t-il) de nos alertes. Après tout, on ne s'est pas mis du jour au lendemain à parquer les musulman·es dans des trains, puis dans des camps, pour les mettre en quarantaine au nom du risque de « radicalisation ». Peut-être même que cela n'arrivera jamais, ou pas sous cette forme. En surplus, on peut prédire que de nombreux autres scandales tels que celui de la liste de Cergy se produiront bien avant. Où, alors, placer le « non ! », comment faire entendre un « plus jamais ça » quand ce qui se passe, ce n'est pas tout à fait encore « ça » ? L'habitude s'installe, et le glissement se produit, sciemment entretenu par une foule d'intérêts (électoraux, financiers, politiques, désintérêt). Sombrer, c'est finalement une chose bien silencieuse et banale.

On s'attend souvent, en parlant de renaissance du fascisme, à un feu d'artifice explosif. Le bruit des bottes et de la mort, et de nouvelles étoiles jaunes rutilantes. Mais c'est peut-être se laisser piéger à l'imaginaire fasciste lui-même, à sa mise en scène grandiloquente. L'horreur qu'il inspire, son caractère monstreux peuvent ne pas être étrangers à ce biais, pour des raisons qui leurs sont propres : plus le monstre est spectaculaire, plus les raisons de la haine sont simples, et justifiées, et plus il nous est étranger. Or, Arendt a bien démontré ce que le fascisme devait au contraire au banal, à l'ordinaire, au commun. Le spectaculaire de sa mise en scène étant moins le résultat d'une volonté spectaculairement malveillante et terrible, que l'ancrage anodin dans les sentiments les plus ordinaires. Désir de plaire à sa hiérarchie, respect de la loi en vigueur, incapacité de se projetter à la place de l'autre, incapacité de penser. Le fascisme n'est pas le résultat des monstres, c'est le produit des petits chefs et de l'obéissance docile.

Maintenant, quel petit chef a cru bon de plaire à sa hiérarchie par l'envoie d'une telle liste ?

 

Un exemple des « signaux faibles de radicalisation » présents dans la liste envoyée au personnel de l'Université. Un exemple des « signaux faibles de radicalisation » présents dans la liste envoyée au personnel de l'Université.

Si l'on ne peut isoler cette liste comme le signe, le commencement certain d'une renaissance fasciste en France, on peut en revanche s'attarder sur ce qu'elle fait concrètement. Ce qu'elle fait, c'est dans son essence même stigmatiser une population donnée, à l'aide d'un retournement fallacieux : les terroristes sont un danger pour la société, les terroristes sont des mulsulman·es, ce qui se traduit (supposément) par certains signes distinctifs. Ici, la pensée s'emballe : ces signes deviennent alors la marque du danger lui-même. Tout individu qui les présente est alors 1) un·e musulman·e (l'habit fait le moine, « musulman·e » n'est plus caractérisé substantiellement par l'adoption d'une foi, mais entre-autres par des critères physiques) et en tant que tel 2) un danger potentiel, qu'il convient de signifier comme tel.

Rendre compte du vice de raisonnement à l'oeuvre n'est pas si évident dans la mesure où il est justement très banal. On prend les choses pour des signes certains, arrêtés, témoins infaillibles d'une réalité déterminée à l'avance. Dans une autre mesure, c'est exactement le même type de raisonnement qui arraisonne « voile » et « soumission de la femme » ensemble. Peu importe la volonté de signifier du sujet, peu importe le nombre d'éléments qui le débordent complètement (les structures, les contextes économiques et sociaux, géopolitiques et institutionnels) et le contexte particulier qui lui est propre. Non, la pensée se fait stupide et simplificatrice, atomisante : les mauvaises actions découlent de mauvais sujets. La présence du mal effectif ne peut s'expliquer, pour cette pensée, que par la présence du mal dans le sujet lui-même – ou, en l'occurence, dans ce qui le « radicalise » et le fait devenir mauvais : l'Islam. La présence de l'Islam dans le sujet se détermine via certains signes, comme une maladie le ferait par ses symptômes physiques. En conséquence, les musulmans deviennent des sujets malades, plus ou moins gravement atteints suivant les cas, et le stade terminal consiste en un comportement terroriste. Ils deviennent une population à surveiller, à recenser, à lister.

Voilà comment se construisent les monstres et comment se légitime le racisme institutionnel, en partant d'une poignée de terroristes.

Une question se pose alors : à quel moment leur imposera-t-on de coudre un croissant jaune sur leur veste ?

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Mort d'Ibrahima Bah : M. Badinter, vous n'avez pas aboli la peine de mort

par cjvpourwissam

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La guerre contre Assa Traoré est déclarée

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"La garantie de la liberté, c'est la liberté." Michel Foucault

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  Pour la liberté

 

 

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Les inepties

par cjvpourwissam

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