Permis de tuer : l'impunité des crimes policiers en France dénoncée

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En pleine semaine de sensibilisation sur les abus policiers, et à quelques jours de l'anniversaire de la mort de Zyed et Bouna, une rencontre autour du livre « Permis de tuer - Chronique de l'impunité policière » a été organisée jeudi 23 octobre. Amal Bentounsi et Farid El Yamni, dont les familles accusent la police d'être à l'origine de la mort de leurs frères, ont témoigné des difficultés qu’ils rencontrent dans leur combat pour que justice soit faite et que les auteurs d'abus policiers soient condamnés. Rencontre.


Permis de tuer : l'impunité des crimes policiers en France dénoncée
Difficile de se frayer un chemin dans les étroites allées de la librairie Libre Ere, jeudi 23 octobre, en début de soirée. Les auditeurs se sont déplacés en nombre pour assister à la rencontre organisée par Alternative Libertaire et le collectif Angles morts autour de Permis de tuer - Chroniques de l'impunité policière, et écouter le calvaire judiciaire que vivent les familles, dont Amal Bentounsi et Farid El Yamni

A travers les témoignages des proches de six victimes « mortes entre les mains de la police républicaine », l’ouvrage, paru en septembre dernier, Permis de tuer met en lumière les « obstacles politiques, judiciaires, médiatiques rencontrés par les proches des victimes, du début à la fin des affaires ». La peine de mort a été abolie mais les crimes policiers sont une réalité. Et le constat est implacable : « 40 ans de crimes, 40 ans d'impunité », lâche Manu, d'Angles morts, en guise d’introduction. « Il faut sortir du silence. »

Farid El-Yamni et Amal Bentounsi
Farid El-Yamni et Amal Bentounsi

Police et justice, même combat contre l’impunité des crimes policiers

Les témoignages des proches ont permis de dégager certaines constantes, communes à chacune des affaires. Première d’entre elles, le profil type des victimes : des hommes jeunes, d'environ 25 ans, et d’origine maghrébine pour la plupart. 

Ensuite, la défense systématique des policiers par le ministre de l’Intérieur et « une solidarité » entre police et justice à toute épreuve. C’est très exactement ce que vit Amal Bentounsi. Son frère Amine, 29 ans, a été abattu d’une balle dans le dos, le 21 avril 2012, à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). 

Initialement poursuivi pour « homicide volontaire », l’agent de police responsable de sa mort a vu sa peine requalifiée en « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Le chef d’inculpation « volontaire » a disparu, parce qu’un expert a jugé possible qu’un homme puisse se retourner en une seconde, et donc menacer le policier, rapporte la sœur de la victime, qui a du mal à retenir ses larmes. L’enquête sur la mort d’Amine, explique-t-elle, est « la démonstration magistrale qu’en France la justice n’est pas impartiale ».

Des experts favorables à la police, jamais aux victimes

Dans ce genre d’affaires, les procédures judiciaires sont en outre extrêmement longues et les experts dont les avis sont en faveur des victimes sont systématiquement écartés. Farid El Yamni, dont le frère Wissam, 30 ans, est mort le 9 janvier 2012 après une interpellation musclée le soir du nouvel an, ne mâche pas ses mots. Pour lui, on assiste à une « corruption généralisée » dans ce type d’affaires, « notamment des experts »

Dans le dossier de Wissam, il y a une véritable « manipulation de preuves », explique son frère. Les photos apportées au dossier par les policiers ne sont pas les bonnes. Alors que les clichés réalisés le soir même de l’interpellation laissent voir des marques de strangulation, les forces de l’ordre les ont remplacés par des clichés qu’ils ont refaits quelques jours après. L’avocat de la famille de Wissam a voulu présenter des photos prises par les médecins et le frère de la victime, qui prouvent la strangulation, mais le juge n’a pas voulu en entendre parler, raconte-t-il.

Permis de tuer : l'impunité des crimes policiers en France dénoncée

Des abus qui relève du « racisme institutionnalisé »

En plus d’être un livre militant et politique, Permis de tuer se veut aussi un guide pratique pour les familles des victimes de tels drames. « Personne n’est à l’abri », tient à souligner Amal. Les personnes plongées du jour au lendemain dans ces affaires ne savent pas forcément qu'il faut se constituer partie civile, et après... il est trop tard. Les policiers leur disent qu’ils s’occupent de tout, sans leur lire leurs droits, et après... il est trop tard. La machine médiatique et judiciaire est engagée, et parvient toujours à faire passer les victimes pour responsables de leur mort. 

Pour les organisateurs de la soirée, l'ouvrage doit également permettre de faire passer un message, celui du« manque d'implication du mouvement social et progressiste sur ces questions ». Il faut aller au-delà de la récupération médiatique au moment où ces affaires surviennent, et engager un vrai travail sur ces questions, qui relèvent du « racisme institutionnalisé ». Une triste réalité à laquelle les appareils policiers et judiciaires sont appelés à reconnaître pour que l'égalité devant la justice entre les citoyens soit assurée.

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Si la France ne nous entend pas le monde nous entendra

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Monsieur Cazeneuve entendez vous les voix dissonantes ?

"Le Point.fr a posé la question à des citoyens de toutes origines. Leurs réponses indiquent que, plus que la sécurité et l'ordre, eux aussi demandent à la police avant tout qu'elle les respecte."


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#semaineabuspoliciers

"Suite à cette interpellation, le jeune homme, qui se fait appeler "Anis Oranwood" sur les réseaux sociaux est condamné à 6 mois de prison dont 3 avec sursis pour rebellion et outrage à agents."

Admirez l'irresponsabilité de la mafia policière dans le lien suivant http://france3-regions.francetvinfo.fr/.../metz-des...

 

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LES ASSOCIATIONS LANCENT UNE SEMAINE DE SENSIBILISATION SUR LES ABUS POLICIERS

 

 

LES ASSOCIATIONS LANCENT UNE SEMAINE DE SENSIBILISATION SUR LES ABUS POLICIERS 

  

Face à une recrudescence de contrôles d’identité abusifs et de violences policières depuis le mois d’avril et au silence assourdissant d’un gouvernement qui ne semble toujours pas disposé à tenir ses engagements pour y remédier, plusieurs associations et collectifs ont décidé de dédier cette semaine à la sensibilisation du grand public aux abus policiers. 

  

Vidéos, sortie d’un Guide d’Action, sensibilisation aux droits, rencontres-débats, ateliers, maraudes sur la région parisienne, mais aussi à Nice, Metz, Lille ... la #SemaineAbusPoliciers, qui débute mardi 21 octobre, se terminera le 27 octobre, en hommage à Zyed Benna et Bouna Traoré, morts lors d’une contrôle d’identité à Clichy-Sous-Bois en 2005, sans qu’aient été pour l’instant jugés les policiers impliqués dans le drame. 

 

La semaine dernière, les associations Urgence Notre Police Assassine, La Voix des Rroms, #FergusonInParis et Les Indivisibles lançaient déjà un cri d’alerte[1] à Bernard Cazeneuve, Ministre de l’Intérieur, prompt à applaudir le « formidable sens du service public » de gendarmes scandant en réalité « 1, 2, 3, Viva l’Algérie » pour imiter des émeutiers, mais silencieux face aux trop nombreux passages à tabac et morts dans le cadre d’interventions policières depuis son arrivée. Ils appelaient la population à apprendre à se défendre face à une République qui non seulement est sourde à leur mise en danger, mais semble l’encourager.

 

L’opération #SemaineAbusPoliciers qui s’en suit a vocation à initier un large mouvement de solidarité et de vigilance pour former chacun aux droits et aux recours face aux abus de pouvoir d’agents des forces de l’ordre, qu’il s’agisse de contrôles au faciès, de violences verbales ou physiques, ou du cas dévastateur de mort dans le cadre d’une interpellation. Elle annonce un renforcement des liens entre les différentes associations et instances de lutte contre ces abus à travers la France, mais à aussi à l’étranger, afin d’alerter l’opinion publique internationale sur la situation française.

 

PROGRAMME DE LA #SemaineAbusPoliciers

 

21 octobre : Mise en ligne du Guide d’Action[2] face aux contrôles abusifs réalisé parStop le contrôle au faciès, offrant informations juridiques, outils de mobilisation, sensibilisation et de recours en cas d’abus, permettant à chacun d’agir à sa manière et à son niveau.

 

22 octobre : Journée contre les abus policiers à Lille (maraudes, rencontre inter-associative, projection-débat…) en partenariat avec le Comité Sans Papiers et le Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires.

 

23 octobre :

·       à Montreuil, les Collectifs Angles Morts et Urgence Notre Police Assassine présenteront l’ouvrage « Permis de tuer » co-écrit par 6 familles de victimes de crimes policiers

·       à Metz, des membres du Collectif Stop le contrôle au faciès et l’antenne locale de la Ligue des Droits de l’Homme se réuniront en soutien à « Anis », victime de harcèlement par les forces de l’ordre locales depuis qu’il a survécu à une grave agression policière dont il a conservé les vidéos.[3]

 

24 octobre : rencontre-débat sur les droits et recours face aux abus policiers de 19h à 21h à Nice, organisée par les antennes locales du Collectif Contre l’Islamophobie en France, de la Ligue des Droits de l’Homme et du Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples.

 

25 octobre :

·       14h30 – 17h30, Place des Innocents à Châtelet, Paris : opération photos, distribution du Guide d’Actions, diffusion du numéro de recours, installation de l’appli Stop le contrôle au Faciès, mise à disposition du livre Permis de Tuer

·       18h00, Place du Trocadéro, opération photo #FergusonInParis en soutien et écho au mois d’action #FergusonOctober aux Etat-Unis

 

26 octobre : Opération Twitter

 

Du 21 au 27 octobre : diffusion d’épisodes inédits de la saison 2 de la web-série « Mon 1er contrôle d’identité », faisant témoigner chercheurs, journalistes, avocats, élus, conseillers à l’OSCE ou à l’ONU sur leur expérience d’abus policiers.

La saison 1, sortie en novembre 2011 sur YouTube, avait réuni une trentaine de rappeurs français, diffusait un numéro de SMS à utiliser en cas de contrôle au faciès introduisant le sujet sur la scène médiatique et politique en France, et permettant la 1èreaction en justice contre l’Etat en avril 2012.

 

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CONTACTS :

 

Stop le contrôle au faciès : 06 98 97 28 54

 

Sihame Assbague : 06 27 00 32 00

porte parole Stop le contrôle au faciès

 

Amal Bentounsi : 06 60 19 53 98

porte parole Stop le contrôle au faciès / Urgence notre police assassine

 

Medy Bigaderne : 06 13 94 04 50

porte parole Stop le contrôle au faciès / ACLEFEU / Au delà des mots

 

Elsa Ray : 02 27 36 84 19

porte parole Stop le contrôle au faciès / Collectif Contre l’Islamophobie en France

 

Bocar Niane : 06 65 69 33 01

porte parole Stop le contrôle au faciès / Cité en Mouvement / plaignant contre l’Etat

 

Saimir Mile : 06 68 10 72 27

porte parole La Voix des Rroms

 

Youssouf : 06 22 52 38 79

porte parole #FergusonInParis

 

Jonathan : 06 10 60 10 23

porte parole Collectif Angles Morts

 

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TRIBUNE "M. le ministre de l'Intérieur, n'entendez-vous pas ces voix dissonnantes?"

"M. le ministre de l'Intérieur, n'entendez-vous pas ces voix dissonnantes?

 

 

Vous avez assisté, lundi 6 octobre, à une simulation d'émeute par des gendarmes, dont vous avez salué le "bel esprit de service public". Les images tournées par l'équipe du Petit Journal de Canal + à cette occasion révélaient peu après que ces agents des forces de l'ordre scandaient en réalité "1, 2, 3, Viva l'Algérie !", sans doute pour rendre la scène plus "réaliste" à leurs yeux. Des mots que vous n'aviez pas, d'où vous étiez situé, entendus. 
 
Nous aurions pu, en attendant votre condamnation ferme et sans équivoque de ces faits, lancer une campagne humoristique avec des fiches thématiques adressées aux forces de l'ordre : "Se préparer face à un émeutier noir", "Interpeller un banlieusard", "Préparer une intervention dans un camp Rrom", "Les différences entre les casquettes et les bonnets rouges"... Mais passé un certain stade, le ridicule ne fait plus rire, il suscite la colère.
 
Peut-être n'avez-vous pas "entendu" parler, non plus, de ces policiers qui ont manqué de tuer un jeune père de famille à Metz en le passant à tabac le 29 août, le harcèlent, l'intimident et l'agressent régulièrement depuis pour obtenir les vidéos de l'incident? Pourtant, sa vie est mise en danger par le formidable "esprit du service public" de certains vos agents.


 
Peut-être n'avez-vous pas non plus "entendu" parler des agents de police d'Arpajon, en Essonne, qui le 23 septembre dernier ont tabassé Raymond Gurême, 89 ans,Chevalier des Arts et des Lettres, rescapé des camps d'internement que la République a réservé aux Rroms de 1939 à 1946? Cette agression par vos agents du "service public" a pourtant suscité beaucoup d'émoi auprès des centaines d'européens venus l'entendre raconter son histoire de "Tzigane" français, interné, résistant et déporté, à Auschwitz Birkenau, un mois plus tôt. 
 
Peut-être n'avez-vous pas "entendu" parler des morts dans le cadre ou des suites d'une interpellation, voire d'un transfert de détenu, d'une balle dans la têteou de "causes naturelles", en garde à vue, depuis votre prise de fonction? Cela expliquerait peut-être pourquoi personne n'a été mis en examen, et pourquoi il n'y a toujours pas de réflexion sur une commission d'enquête particulière dans le cadre de crimes et délits commis par des agents de ce sacré "service public".
 
Peut-être n'avez-vous pas non plus "entendu" parler des contrôles d'identité discriminatoires et abusifs que continuent de vivre vos concitoyens au quotidien, sans pouvoir les prouver ou obtenir un recours. Oui, votre prédécesseur, maintenant Premier Ministre, avait balayé les réformes pour y mettre fin d'un revers de la main, les jugeant "trop compliquées", alors qu'elles garantissent le maintien du "sens du service public" dans nos pays voisins.
 
Peut-être enfin n'avez vous pas "entendu" parler du formidable élan, fidèle, sans doute, à "l'esprit du service public" qu'a eu le syndicat Unité SGP Police FO à Calais lundi 13 octobre, en appelant la population à s'unir face à l'afflux des "migrants", responsables selon eux d'une augmentation rapide de délits, alors que les autorités locales le démentent. 
 
Monsieur le Ministre, votre surdité n'a d'égal que votre silence, qui ne peut qu'être lu comme un consentement tacite. Le message envoyé aux millions d'habitants d'un pays qui se targue d'être celui des Droits de l'Homme et du Citoyen est clair: le "service public" n'a vocation qu'à servir une partie des Français. Les autres - les Noirs, les Arabes, les Rroms, les "migrants", les Musulmans, les habitants de quartiers populaires, doivent se débrouiller, mais aussi se défendre seuls, car la France ne les a pas seulement abandonnés: elle encourage et applaudit leur mise en danger."

Amal Bentounsi (Urgence Notre Police Assassine)

Pierre Chaupinaud (La Voix des Rroms)

Amadou Ka (Les Indivisibles)

Fatou Meite (Stop le Contrôle au Faciès)

Lien : http://www.huffingtonpost.fr/amal-bentousi/lettre-ouverte-cazeneuve-stop-controle-facies_b_6002988.html

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Constat empirique

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Or, pas plus aujourd’hui qu’hier, il ne peut suffire, pour abattre cette minorité, de disséquer les mensonges sociaux qui lui servent de principes, de dévoiler son iniquité, d’étaler ses crimes. Contre la force brutale, l’idée réduite à ses seules moyens de persuasion est vaincue d’avance. C’est que l’idée, la pensée, tant belle soit-elle, n’est que bulle de savon si elle ne s’étaye pas sur la force, si elle n’est pas fécondée par elle.

Donc, pour que cesse l’inconscient sacrifice des majorités à une minorité jouisseuse et scélérate, que faut-il ?

Qu’il se constitue une force capable de contrebalancer celle que la classe possédante et dirigeante tire de la veulerie et de l’ignorance populaires."

Emile Pouget

 

Cette force il nous appartient de la matérialiser ! 

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Article 35

« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs »


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Article 12 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen

« La garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique ; cette force est donc instituée pour l’avantage de tous et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée. » 

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Rencontre Jeudi 23 Octobre Paris

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