Réflexion suite aux violences policières par nos ami.e.s belges

par cjvpourwissam

Réflexion suite aux violences policières par nos ami.e.s belges

" Réflexion suite aux violences policières.


La multiplicité des faits des violences policières montrent bien que les causes sont structurelles, elles ne sont pas de « l’excès de zèle », des « bavures » ou de « la légitime défense »… Après les événements de Fergusson et de Cleveland, où le caractère raciste et meurtrier des institutions policières a été médiatiquement révélé (bien que ce caractère existait auparavant avec simplement une moindre visibilité), c’est à nouveau un meurtre raciste qui vient d’être filmé, par une personne externe, aux Etats-Unis. (Voir la vidéo en lien, on peut par ailleurs s’interroger sur la réaction que le policier meurtrier aurait eue s’il avait vu la personne le filmer.)

Si de tels événements aux Etats-Unis se déroulent de manière régulière, c’est parce qu’ils reposent sur un système qui forme les institutions policières. Si les institutions sont conditionnées à une histoire nationale, la plupart sont conditionnées à une culture interne, des valeurs promues ainsi que des habitus, une structuration interne et une quasi-impunité pour elles et pour les individu.e.s y travaillant. Or les institutions répressives des Etats partagent toutes, certes à des degrés différents, ces conditions d’où le fait que la grande majorité des meurtres se font par les institutions répressives d’Etat (Police, Armée, Justice, centre de détention etc.) et généralement se renforcent entre elles. (L’impunité de la police se conditionne du fait de la proximité entre l’institution de contrôle et elle, entre l’institution de justice d’état et elle, la protection de l’institution par les gouvernant.e.s ...)

L’événement de Caroline du Sud est loin d’être isolé, en Belgique également des événements similaires ont entraîné des réactions de la société civile et des mouvements associatifs. Si des événements comme la mise à mort dans une cellule d’Anvers de Jonathan Jacob par les policier.e.s ont eu des répercussions médiatiques, beaucoup de ces violences sont invisibles et rendues invisibles. Les arrestations musclées se multiplient ainsi que les préventives, les prétendus « suicides » (sic) dans les prisons et centre de détention, où l’utilisation de ce terme pour cacher un meurtre comme dans le cas de l’affaire Suleiman, les condamnations après de longues procédures de plusieurs années où l’institution policière fut condamnée car des preuves irréfutables ont pu être amenées (Affaire No Borders, affaire Niki ...) montrent à quel point le climat actuel est répressif, particulièrement pour les invisibles (sans-papiers, personnes racisées et/ou des quartiers populaires, non normé.e.s etc.) et les opposant.e.s « politiques ». Il est tellement prégnant que des associations ont lancé un « Observatoire des violences policières en Belgique. »

Comment pourrait-il en être autrement d’une institution qui porte en elle, et promeut, des valeurs particulièrement réactionnaires et conservatrices ? Qui est soutenue par des discours et des politiques structurellement sécuritaires, racistes et d’exclusion ? Et qui est protégée, voir mise en statut de quasi impunité, par les politicien.ne.s en place et la justice d’état ?
Les institutions de la « violence légale » reposent sur une structure interne particulièrement hiérarchisées et normées, où l’esprit de corps est une règle absolue (et où les rares qui le contournent subissent de l’ostracisme, des pressions, des blâmes voir de la violence). Les valeurs qui lui sont propres se basent sur du virilisme, du hiérarchisme, un respect aveugle des ordres ainsi que l'autoritarisme. Elle se distingue également par l’utilisation de la violence, l’utilisation d’armes dans une tendance de militarisation marquée. Tout ceci avec peu ou prou de contrôle, et généralement non opérant. Elle se distingue également par la proximité avec le pouvoir (conservateur par essence) qui promeut des législations austéritaires, discriminantes et sécuritaires. Où les discours de pouvoir sont particulièrement xénophobe et basé sur la peur, comme on a pu encore l’entendre récemment dans la bouche d’un De Wever, Desthexe, De Winter etc. Les propagandistes français.e.s d’extrêmes droites ont également un poids non négligeable sur cette peur en Belgique francophone. Ces discours et pratiques sont loin d’être anodins car ils ont une fonction performative, auto-réalisatrice comme le montre l’histoire du policier qui a menacé son collègue avec son arme car ce dernier est musulman pendant l’affaire de Charlie Hebdo.

Si des problèmes sont structurels, avec tout un ensemble de systèmes pour les alimenter et/ou protéger lorsque ces derniers deviennent trop visibles, d’autres reposent évidemment sur les individu.e.s travaillant dans les institutions répressives. Il y a une corrélation entre les valeurs, véritables ou fantasmées, qui sont promues au sein de la police et/ou l’armée et entre les valeurs éthiques et politiques de la personne. De plus il y a un effet d’acculturation qui fait acquérir les normes, pratiques et valeurs d’un groupe à un.e individu.e.
Ce n’est donc pas surprenant qu’une institution qui promeut de telles valeurs entraîne des résultats, comme le démontre un article de presse ici, aussi sévères. En effet, on a pu remarquer en Grèce que dans certains centres urbains, 50% des policier.e.s avaient comme intention de vote le parti d’extrême droite néo-nazi « Aube dorée. »
Les initiatives de régulation des violences policières, largement discréditées par les syndicats de police et les policier.e.s elleux mêmes se montrent inopérantes vu les accords passés entre les syndicats de police et les politiques. De plus, les policier.e.s elleux mêmes se mettent dans des positions victimaires et protégé.e.s par les policien.ne.s en place. Pire encore comme les institutions de "la violence légale" sont les seules légalement autorisées à utiliser la violence ainsi que la privation; elles ne peuvent que surenchérir de manière toujours de plus en plus brutale, totalitaire et librement face aux autres formes de violence légitime qui tenteraient de s'émanciper des violences étatiques, répressives, sociales et sociétales.

Si l'histoire entre les milices d'état et du capital n'est plus à prouver, il reste un mythe à élucider pour réfuter la nécessité des institutions de la violence légale. C'est celui qu'elles sont nécessaires pour maintenir la paix sociale par la force si besoin. Cette affirmation n'est pas vraie. Premièrement elle est hautement paternaliste et infantilisante. Elle ne remarque pas que c'est la violence étatique et du capitale qui crée la violence. De plus, la violence légale ne suffit pas si des individu.e. se lèvent contre elle, comme le montre à de nombreuses reprises l'Histoire. Ni qu'elle maintient la paix sociale comme le démontre les nombreuses manifestations, occupations, grèves, actions et révoltes à l'heure actuelle. Elle ne maintient rien, elle réprime et tue de manière de plus en plus violente tant qu'elle n'est pas évincée.
Nous pouvons nous passer des institutions légales en pratiquant l'autonomie et l'autogestion, en se basant sur des valeurs réelles et actives de liberté et d'égalité. En nous émancipant de la tutelle de l'état et du capital et en mettant en respect les forces de police par tous les moyens disponibles.

Des ami.e.s"

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Le 7 avril, le même jour : 7 plaintes classées sans suites dont 6 à Nantes

par cjvpourwissam

Le 7 avril, le même jour : 7 plaintes classées sans suites dont 6 à Nantes
Le 7 avril, le même jour : 7 plaintes classées sans suites dont 6 à Nantes

Nantes

http://www.liberation.fr/direct/element/4306/

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Violences policières : six plaintes classées sans suite à Nantes, un an après la grande manifestation anti-aéroport

LIBÉRATION 7 AVRIL 2015

Flashball.

Le 22 février 2014, le centre-ville de Nantes avait un parfum de guérilla urbaine (et de gaz lacrymogène) en raison d'importants débordements en marge d'une grande manifestation contre le projet d'aéroport de Notre-Dames-des-Landes.

Six plaintes contre X avaient été déposées par des manifestants s'estimant victimes de violences policières, à l'image de Quentin, 29 ans, qui avait perdu son oeil suite à un tir de flashball. D'après Presse Océan, ces plaintes ont été aujourd'hui classées sans suite par le parquet de Nantes, au motif que «les preuves ne sont pas suffisantes pour que l'affaire soit jugée par un tribunal», dixit un courrier de la cour d'appel de Rennes. Surprise, la mère de Quentin a toutefois déclaré : «nous ne sommes pas résignés et nous allons continuer notre combat»."

Montbelliard

http://www.bfmtv.com/societe/tir-au-flashball-non-lieu-pour-un-policier-soupconne-d-avoir-blesse-un-mineur-dans-le-doubs-875154.html

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Tir au flashball: non-lieu pour un policier dans le Doubs

07/04/2015

Un policier soupçonné d'avoir éborgné un adolescent de 17 ans, en faisant usage d'un flashball en février 2011 à Audincourt, dans le Doubs, a bénéficié d'un non-lieu par un juge d'instruction de Montbéliard.

Le 7 février 2011 à Audincourt, Ayoub Bouthara, 17 ans, avait été touché à un oeil par le projectile d'un flashball tiré par un policier lors d'une bataille rangée entre deux bandes d'une quarantaine de personnes chacune à Audincourt. Une quarantaine de policiers et de CRS étaient intervenus.

L'adolescent, qui ne faisait pas partie des émeutiers, avait perdu son oeil après avoir été opéré en urgence.

"L'information judiciaire n'a pas permis d'établir à l'encontre du policier d'infraction pénale", a indiqué dans un communiqué la procureure Thérèse Brunisso.

Le tir du policier ne peut être qualifié de "violences volontaires, la décision de tirer étant justifiée au regard des circonstances", ni "de blessures involontaires, aucune faute pénale d'imprudence, de négligence, d'inattention ou d'inobservation des règles n'étant caractérisée", a-t-elle ajouté."

Pour info, c'est la même juridiction qui a couvert l'assassinat de Mohamed Boukrourou :

http://www.al-kanz.org/2012/12/08/mohamed-boukrourou-non-lieu/

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Commémoration de la mort d'Amine Bentounsi le 2 mai 2015 à 14h30 Noisy le sec

par cjvpourwissam

Commémoration de la mort d'Amine Bentounsi le 2 mai 2015 à 14h30 Noisy le sec

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Commémoration de la mort de Amine Bentounsi Le 2 mai 2015 a 14h30 départ de la gare de Noisy le sec au tribunal de Bobigny.

Voilà déjà 3 ans que mon frère Amine a été tué d'une balle dans le dos par un policier Damien Sabounjian à Noisy le sec le 21 avril 2012.
Damien Saboundjian a été mis en examen pour homicide volontaire, son avocat Merchat (avocat des policiers dans la mort de Zied et Bouna) plaide la légitime défense comme dans toutes les affaires ou des policiers sont responsables dans la mort d'une personne c'est leur premièr argument systématiquement.
En octobre 2014 nous avons appris la requalication des faits d'homicide volontaire" à "violence volontaire ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner" ce changement s'appuie sur un expert en balistique qui dit " qu'un homme aurait pu se retourner en 1 fraction de seconde et mettre la vie de ce policier en danger.
Dans cette affaire nous avons malheureusement pas eu l'aide de la vidéo comme aux "États Unis mort-walter-scott-famille-somme-police-americaine-rendre-comptes", pour démontrer que ce policier a abattu mon frère volontairement, il est comme même révoltant que les familles doivent se battre avec acharnement pour demander justice quand il s'agit de policiers mis en cause, malgré tous les témoignages et les éléments à charge contre ce policier.
La déqualification des faits nous laisse un goût amer, néanmoins ce policier sera traduit devant les assises et sera jugé par un juré populaire au tribunal de Bobigny, En attendant son procèsi il a obtenu sa mutation dans la région de Grenoble dont il est originaire suspendu de ces fonctions mais continue a percevoir son salaire par le ministère de l'intérieur, à la suite des pressions faite par les syndicats policiers pour le maintien de son salaire. L'avantage d'être au dessus des lois, on obtient beaucoup plus de privilèges de la part de la justice et de l'état quand un manifestant qui s'indigne de la mort d'un militant écologiste (Remy Fraisse) qui écope six mois de prison dont 2 mois ferme. Justice égal pour tous? Réalité ou Utopie?
Depuis 1 an que le dossier de l'instruction est clos nous attendons une date de jugement qui ne vient pas.
Pour toutes ces raisons nous seront déterminés à jamais pour la vérité et la justice.
Amal Bentounsi
Collectif Urgence notre police assassine"

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Un aperçu de ce qu'a pu subir Wissam

par cjvpourwissam

Un aperçu de ce qu'a pu subir Wissam

Ceux qu'ils l'ont assassiné étaient encore plus barbares que ces monstres, ils l'ont placé dans le couloir du commissariat pour mieux le torturer et pour qu'on ne puisse pas les filmer. Une camera des geôles a tout de même pu filmer un instant le visage radieux de son assassin lors de son passage.

A la limite celui qui se prend une balle dans le dos, malgré la terrible injustice, crie un instant, ne voit pas la souffrance durer une infinité alors que Wissam lui il a crié et crié et crié, il a souffert, souffert, souffert, il s'est senti impuissant et a vu sa mort poindre. C'était ce que les monstres recherchaient : le torturer comme ils apprécient nous voir souffrir. Même menotté, la police est là pour nous faire du mal, la justice pour cimenter ce mal et le légitimer.

Même à un animal on ne fait pas ça. La police et la justice ne le comprennent pas, ils nous prouvent tous les jours que leurs intérêts sont plus importants que nos vies. Ils veulent marchander leurs services contre une totale impunité. Un chantage digne des plus grandes tyrannies.

Encore combien de temps faudra t il aux francais pour le comprendre ?

On ne pardonne pas, non, on ne pardonne pas. On ne peut d'ailleurs pardonner qu'à ceux qui le demandent et qui se réforment pas à ceux qui perdurent dans le déni et encore ...

Wissam aurait voulu qu'on retrouve ses assassins et qu'ils payent.

Si un jour il nous arrive quelque chose, qu'on s'en rappelle et qu'on lui rende justice par tous les moyens nécessaires.

Pour information, l'homme s'en est sorti sans blessures importantes, Wissam est mort !

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Charleston et les psychopathes de la police

par cjvpourwissam

Charleston et les psychopathes de la police

http://stephanemontabert.blog.24heures.ch

"Les autorités de North Charleston, en Caroline du Sud, États-Unis, sont KO debout après la diffusionpar le New York Times d'une vidéo montrant un noir abattu par un policier.

Prise par inadvertance par un témoin à l'aide de son smartphone, la séquence ne laisse aucune place au doute. Un individu tente de s'enfuir ; le policier, Michael T. Slagger, âgé de 33 ans, dégaine alors son arme et lui tire dans le dos à huit reprises. Touchée de cinq balles, la cible s'écroule. Le policier intime à sa victime agonisante l'ordre de mettre ses mains dans son dos et lui passe les menottes... Walter L. Scott, 50 ans, père de quatre enfants, ne se relèvera pas.

L'altercation aurait débuté à la suite d'un contrôle routier et d'un phare éteint sur le véhicule de la victime.

Les médias insistent lourdement pour attribuer un aspect racial à l'affaire, la victime étant noire alors que le tireur est blanc. Pareille perception sonnerait comme une revanche alors que 9 mois et 1200 kilomètres séparent cette affaire de l'épisode de Ferguson dans le Missouri où un jeune noir avait trouvé la mort sans que la culpabilité du tireur blanc ne puisse être établie. Mis à part la couleur de peau des protagonistes, les similitudes s'arrêtent là. Nulle caméra ne filmait la scène là-bas et la victime reçut les balles de face. Mais même à Charleston, rien dans les faits dont nous disposons à l'heure actuelle ne vient conforter l'hypothèse d'un crime raciste.

Si le grand public apprend quelque chose aujourd'hui, c'est avant tout le peu de scrupules que peut avoir un policier à mentir effrontément. Avant que l'avocat de la famille de la victime ne produise la terrible vidéo, le tireur affirmait qu'il avait eu "peur pour sa vie", prétendant que l'homme abattu se serait emparé de son Taser. Les images montrent depuis qu'au moment de vider le chargeur de son arme dans le dos de sa victime, sa main ne tremblait guère.

Alors, y a-t-il du racisme dans cette affaire? Les activistes professionnels jurent que oui, et c'est pour eux le principal problème. Aucun d'eux ne semble beaucoup s'inquiéter de la facilité avec laquelle un policier expérimenté et assermenté peut froidement tuer un homme et mentir après-coup sur ce qui s'est passé, comptant sur la confiance qu'un jury apportera la plupart du temps à un dépositaire de l'autorité publique.

Mais pourquoi? Les policiers ne sont pas et n'ont pas à être des Übermensch légaux. Ils sont aussi imparfaits et faillibles que tout autre être humain. Les nombreux avantages juridiques dont ils bénéficient ne les amène certainement pas à devenir meilleurs. Si certains d'entre eux peuvent canaliser leur colère et leurs bas instincts à l'aide d'un entraînement rigoureux, d'autres peuvent très bien garder à l'esprit qu'ils seront au bénéfice du doute le jour où la justice leur demandera pourquoi ils ont employé leur arme.

Sans être entièrement faux en Suisse, cet aspect est d'autant plus remarquable aux États-Unis où la dangerosité de certaines zones (notamment à cause des gangs) et l'hystérie sécuritaire consécutive aux attentats du 11 septembre ont donné les coudées franches à tous les services de sécurités. Les abus s'enchaînent depuis contre le grand public. Entre une législation de plus en plus souple, la confiscation de biens sans inculpation, la facilité d'emploi d'une arme ou l'image positive associée aux comportements les plus extrêmes grâce aux séries télévisées faisant la part belle au "héros sans scrupules", le respect des droits des individus et des procédures est largement passé au second plan.

Michael Slagger aura du mal à éviter la prison à perpétuité. Sachant que la Caroline du Sud pratique toujours la peine de mort, il s'expose peut-être même à pire. On verra à l'occasion combien de manifestations politico-médiatiques seront orchestrées pour soutenir son droit à la vie.

Hors de toute polémique idéologique, on se demande surtout comment éviter pareille tragédie à l'avenir. Cet épisode relance encore une fois la pertinence de caméras accrochées à l'uniforme des policiers et filmant en permanence. L'idée est simple, facile à mettre en place et extrêmement formatrice. Un individu ne se comporte pas du tout de la même façon en sachant que ses faits et gestes sont enregistrés que lorsqu'il pense agir sans témoin.

Les policiers se doivent d'agir de façon irréprochable ; être filmés en permanence est une façon d'y parvenir. Ceux que cela dérange ne sont probablement pas dignes de l'uniforme. On ne sera pas surpris d'apprendre que certains s'y opposent, utilisant leurs relais politiques pour tenter de criminaliser l’œil public.

Avec une caméra attachée à sa chemise, Michael Slagger n'aurait certainement pas tué Walter Scott. Mais ce n'est pas le plus important. Avec la certitude de porter un gadget de ce type pendant ses heures de service, peut-être ne se serait-il même pas engagé dans la police."

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"De l’insoutenable violence policière de l’État"

par cjvpourwissam

"De l’insoutenable violence policière de l’État"

http://www.contrepoints.org/2015/04/04/203337-de-linsoutenable-violence-policiere-de-letat

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Quelle solution pour éviter l’escalade de la violence policière ?

Par Natasa Jevtovic.

N.B. : Les citations qui émaillent l’article ont été recueillies par l’auteur auprès de victimes et de témoins de violences policières.

Le mois d’octobre marquera le dixième anniversaire de la mort de Zied et Bouna, deux adolescents de Clichy sous Bois électrocutés en voulant échapper à un contrôle de police. Ils n’avaient commis aucun délit, mais ne voulaient pas se retrouver en garde à vue en plein ramadan, chose qui peut arriver à n’importe quel jeune Français issu de l’immigration, contrôlé sans raison, si ce n’est le délit de faciès. Suite à cet événement, une insurrection a embrasé la France entière pendant trois semaines, dénonçant ce que Guy Sorman a appelé « l’apartheid anti-jeunes ». Dix ans plus tard, rien n’a changé et nous en sommes toujours au même point.

« Une fois, à la sortie d’un chantier où je travaillais, la police est arrivée pour un contrôle d’identité et j’ai été écarté des autres ouvriers. C’était un contrôle banal qui s’est déroulé sans incident, seulement ça m’a fait mal d’être le seul à être contrôlé, juste parce que je suis étranger.
— Et pourtant, tu es Français ?
— Oui, mais je ne suis pas blanc, je suis d’origine pakis
tanaise. »

En 2009, l’écrivain Frédéric Beigbeder a été placé 36 heures en garde à vue pour avoir consommé de la cocaïne sur le capot de sa voiture. Il a obtenu le prix Renaudot pour Le roman français, le livre dans lequel il dénonce les conditions de sa détention, même si plusieurs passages ont été censurés, ses avocats craignant des poursuites pour outrage à magistrat, fait étonnant dans un pays qui manifeste en brandissant des crayons pour défendre la liberté de parole. Cet événement a surtout démontré qu’une garde à vue peut arriver à tout le monde, la moitié de la population du pays étant recensée dans le fichier STIC de la police nationale. La France est le seul pays européen où la garde à vue est possible en l’absence d’un délit grave, juste pour la nécessité d’une enquête, en présence d’un simple soupçon d’infraction commise.

« J’ai une tête d’arabe et un prénom arabe, mais ma mère a épousé un Français et j’ai un nom de famille français. Du coup, j’ai fait plusieurs gardes à vue car la police pense que j’ai des faux papiers. C’est pour ça que je m’entraîne au free fight, pour bloquer leurs coups avec une clé de bras. »

Dans un contexte économique et social explosif, gangrené par la crise et le chômage, les manifestations pacifiques sont de plus en plus réprimées par les forces de l’ordre. Tel est l’exemple des Veilleurs, un mouvement de désobéissance civile dont les membres se rassemblent devant les ministères et brandissent des bougies pour protester contre la politique gouvernementale. Sa devise est celle de Thomas More consacrée à la liberté de conscience : « C’est cher d’être libre. Mais le dernier des esclaves peut l’être s’il accepte de payer. » Et pourtant, les interpellations sont tellement nombreuses que le mouvement a dû publier une page d’aide juridique pour soutenir les manifestants en garde à vue.

Le Syndicat de la magistrature a également publié « Le guide du manifestant arrêté » téléchargeable sous format PDF qui explique en grands détails le déroulement de la procédure d’arrestation afin de protéger les droits des intéressés. Si les médias ont amplement commenté la mort de Rémi Fraisse, un militant écologiste de 21 ans tué alors qu’il manifestait pacifiquement contre la construction d’un barrage dans le sud de la France, les autres victimes sont passées sous silence. Selon une recherche publiée par le CFJ, Centre de formation des journalistes, entre 2005 et 2015 il y a eu 54 morts à la suite de violences policières.

« Comme j’ai grandi dans une cité, les gardes à vue, j’en ai fait plus de cinquante dans ma vie, et ce depuis l’âge de onze ans. Une fois, j’en ai fait même deux dans une seule journée. Un pote à moi s’est approché trop près d’un scooter et les flics nous ont embarqué tous les deux. Si tu vas d’un point A à un point B, tu peux y échapper, mais dès que tu t’attardes dans la rue tu risques un contrôle de police. Ils cherchent à te provoquer pour que tu les insultes, afin de t’embarquer pour outrage à agent. Ils cherchent à t’humilier avec les fouilles au corps. Une autre fois, ils m’ont fait remonter toute l’avenue à pieds, pour que tous les voisins puissent me voir menotté. Arrivé au poste, j’ai lancé à l’agent d’accueil que demain matin je serai dehors, tandis que lui sera coincé là jusqu’à la fin de sa carrière. En réalité, ce sont des incompétents. La dernière fois qu’ils ont fait une perquisition chez moi, ils ont oublié leur flash-ball. Je me souviens encore, à côté de la gare de l’est, ils m’ont passé à tabac sans aucune raison, je devais avoir 17 ans. Ou la fois où je devais partir en vacances avec ma copine, j’ai raté le vol car j’étais en garde à vue ; elle est partie toute seule et m’a quitté. Aujourd’hui encore j’ai été contrôlé à la gare du nord, je devais prendre un train pour l’Allemagne. Les policiers m’ont demandé ma nationalité, j’ai répondu que j’étais Français et ils m’ont alors demandé mon billet. Et pourtant aujourd’hui, à l’âge de 24 ans, mon casier judiciaire est toujours vierge. »

En 2013, lorsque les émeutes ont éclaté à Grigny suite à un contrôle d’identité, il y avait eu un réel décalage entre la version édulcorée relayée par les médias traditionnels et les informations qui ont pu être recueillies sur les réseaux sociaux, où on trouvait des vidéos montrant des policiers insultant les citoyens. Ministre de l’Intérieur à cette époque, Manuel Valls avait conseillé aux Français de s’informer dans les médias traditionnels plutôt que de consulter les réseaux sociaux, mais sans succès. Le ministre a fini par imposer aux fonctionnaires de porter un matricule en évidence et de vouvoyer les citoyens.

« Je me suis faite agresser dans la rue par un individu qui a voulu arracher mon sac. Couverte d’hématomes, je suis allée au commissariat pour déposer une plainte contre X pour violences volontaires. Les policiers m’ont conseillé de porter plainte pour tentative de viol, afin d’éviter un classement sans suite de ma plainte. Lorsque j’ai fait remarquer que je ne pouvais faire une déclaration mensongère, ils m’ont répondu que si l’auteur n’était pas arrêté, et qu’il arrivait la même chose à une autre femme, j’en serais responsable. Un mois plus tard, un officier de la PJ m’a convoquée pour obtenir davantage de précisions et m’a traitée comme si j’étais l’auteur du délit. Il m’a reproché de faire perdre mon temps à la police et m’a suggéré de retirer ma plainte car l’auteur des faits ne serait de toute façon jamais appréhendé. J’ai alors signé un document. Le même officier m’a téléphoné le même jour pour s’excuser de son comportement et me rencontrer de nouveau car je détenais un objet portant les empreintes de mon agresseur. Il s’est alors déplacé à mon domicile, et m’a proposé une liaison sans lendemain, il était marié, mais appréciait les filles de l’est aux jolies formes. »

Il existe beaucoup de sites associatifs qui recensent les violences policières, bien que le plus connu parmi eux, Copwatch France, ait été interdit par la justice. Beaucoup sont consacrés aux injustices subies par les sans-papiers, souvent mariés à des Français ou parents d’enfants européens, ce qui rend leur expulsion illégale. Suite à une décision de la justice européenne, ces derniers ne peuvent plus être mis en garde à vue, le fait de ne pas avoir de papiers ne constituant pas un délit ; depuis, ces personnes sont placées en rétention administrative et perdent même les droits dont elles bénéficiaient lorsque leur garde à vue était envisageable.

« Je me suis battu avec un homme dans le quartier et je lui ai déchiré sont tee shirt. Soudain, un homme casqué s’est mis à me donner des coups et je l’ai frappé aussi. Il s’est avéré que c’était un policier, et il m’a embarqué. Une fois au poste, ils ont apporté un couteau et voulaient que je reconnaisse qu’il m’appartenait, ce qui était faux. Je suis resté 24 heures en garde à vue sans manger ni dormir. À cinq heures du matin, ils m’ont apporté un document en me disant que je pouvais sortir si je le signais. Après l’avoir lu, j’ai refusé de le signer car j’y reconnaissais que le couteau m’appartenait. »

Les violences policières en France sont régulièrement dénoncées par les ONG. La dernière en date, celle de Human Rights Watch publiée en janvier 2015, dénonce les violences gratuites subies par les demandeurs d’asile, ceux qui ont perdu leurs familles et foyers dans la guerre et qui ont demandé la protection de notre pays.

« Une fois, j’ai été en garde à vue pendant 72 heures et j’ai commencé à être agité car c’était anormalement long, et on me laissait dans l’ignorance. Un policier m’a frappé derrière la tête avec une matraque et je me suis évanoui. Lorsque j’ai repris connaissance, j’ai constaté que mes vêtements étaient couverts de crachats. »

Quant à ceux qui s’adressent à la police pour demander une protection ou obtenir un renseignement, obtiennent-ils satisfaction ? Ils sont souvent dissuadés de porter plainte. Lorsqu’ils recherchent une personne disparue, on leur répond que les gens sont libres de disparaître sans laisser de trace et que le chagrin des familles n’est pas forcément signe d’une disparition inquiétante. L’enquête décrite dans le poignant film « 24 jours » consacré à la mort d’Ilan Halimi, kidnappé, séquestré et mort de faim alors que la famille avait réuni les fonds pour payer la rançon, montre que la police ne parvient même pas à remplir son rôle principal, celui d’assurer la protection des citoyens.

« Aujourd’hui, à Aulnay sous Bois, j’ai vu quatre hommes avec une kalachnikov en évidence, dans une voiture, et je me suis dit qu’ils devaient être sur le point de faire un braquage.
— Ils ne portaient même pas de cagoules ?
— Ben non, sinon, comment vont-ils conduire ?
— Et personne du quartier n’a songé à prévenir les autorités ?
— Personne, et moi je me suis dit que je leur souhai
tais bonne chance. »

Si la police nationale perd la confiance des citoyens, pourquoi ne pas la privatiser ? Dans les années 1970, en comparant les statistiques de plusieurs pays, Édouard Savas a démontré que le secteur privé est toujours deux fois moins cher que le secteur public pour un service collectif équivalent1.David Friedman, fils du célèbre économiste et prix Nobel Milton Friedman, nous a montré que même les forces de police et de défense nationale peuvent être gérées par le secteur privé. La privatisation de la police est non seulement dans l’intérêt des citoyens contribuables car elle réduit les dépenses publiques, mais aussi car le secteur privé obéit à la logique de rentabilité et ne prend pas en compte les paramètres tels que l’origine sociale ou ethnique des éventuels auteurs des délits. Si la privatisation est basée sur une communauté d’intérêts, le principe si cher aux libéraux, elle mettra fin au racisme sous toutes ses formes et apportera la paix sociale."

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Mathieu Rigouste "La Domination policière"

par cjvpourwissam

Mathieu Rigouste "La Domination policière"

Mathieu Rigouste "La domination policière"

"La violence policière n’a rien d’accidentel, elle est rationnellement produite et régulée par le dispositif étatique. La théorie et les pratiques de la police française sont profondément enracinées dans le système colonial : on verra dans ce livre qu’entre les brigades nord-africaines dans les bidonvilles de l’entre-deux-guerres et les brigades anti-criminalité (les BAC) dans les « cités » actuelles, une même mécanique se reproduit en se restructurant. Il s’agit toujours de maintenir l’ordre chez les colonisés de l’intérieur, de contenir les territoires du socio-apartheid. Le développement des armes « non létales » – Flash Ball, Taser... – propulse aussi une véritable industrie privée de la coercition.

Rigouste montre comment l’expansion du marché international de la violence encadre la diffusion des doctrines de la contre-insurrection et permet de les appliquer à l’intérieur des métropoles impériales.

Cette enquête, fondée sur l’observation des techniques et des pratiques d’encadrement et de ségrégation depuis ceux qui les subissent et les combattent, montre comment est assurée la domination policière des indésirables, des misérables et des insoumis en France."

http://www.lafabrique.fr/catalogue.php?idArt=729

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Extrait du livre "Permis de tuer"

par cjvpourwissam

Extrait du livre "Permis de tuer"

Extrait du livre "Permis de tuer" (page 125)

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Réformisme et révolution

par cjvpourwissam

Réformisme et révolution

Dans le livre « La Révolution » paru aux éditions « atelier de création libertaire » est traité de la question du réformisme et de la révolution.

Pour expliquer l'utilité des deux modes d'actions, il est fait référence à la métaphore du plan d'eau :

« Les actes ne peuvent être utiles que s'ils parviennent à un certain niveau : la ligne imaginaire de résistance.

Sous cette ligne, tous les actes restent stériles. Au dessus de cette ligne, ils obtiennent des succès.

Ce n'est que quand le fondement sera suffisamment rehaussé que la ligne pourra être brisée en plusieurs points.

Relever le niveau pour s'approcher de cette ligne, de cette strate, tient avant tout à la somme des activités réformistes. En d'autres termes, il s'agirait d'épaissir le sédiment de ces actions.

Mais les activités révolutionnaires ne sont pas inutiles quand on est encore loin d'atteindre le niveau de la ligne. Elles peuvent donner une impulsion, et elles peuvent servir d'indicateur pour mesurer sa hauteur comme une sonde qui mesure la profondeur ou l'altitude.

Gardons-nous toutefois de la fausse conclusion, selon laquelle un acte « révolutionnaire » amène nécessairement un résultat révolutionnaire et que les activités « réformistes » n'ont que des résultats réformistes. »

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Le chantage made in mafia policière

Le chantage made in mafia policière

http://www.liberation.fr/societe/2015/04/02/un-policier-condamne-pour-avoir-eborgne-un-lyceen-avec-son-flash-ball_1233807


Plutôt que de condamner un policier voyou qui a visé consciemment au flash ball un adolescent puis a trafiqué une fois n'est pas coutume des procès verbaux, voici la réaction indécente de la mafia policière :
« L’interprétation du jugement est assurée par le syndicat Alliance, classé à droite. Christophe Ragondet, responsable en Seine-Saint-Denis, ne fait pas dans la finesse : «Ce tribunal, et ce n’est pas la première fois, affirme clairement qu’en cas de violences urbaines, le flash-ball ne doit pas être utilisé. Bientôt, il ne nous restera plus que nos poings et notre pistolet. Puisqu’on nous refuse les moyens non létaux, nous laisserons faire en cas de violences urbaines.» »


Il s'agit là d'une rhétorique habituelle de la mafia policière : le chantage.


Derrière ce message, ils sont en train de dire que l'on devrait accepter un peu d'abus en échange de services et de protection.


Est ce qu'il viendrait à l'esprit à un syndicat de professeurs de couvrir des violeurs ?


Est ce qu'il viendrait à un chirurgien de tuer un patient qui l'a insulté ?


Non, la police doit être bienveillante comme pourrait l'être un père avec son fils, on n'a pas à échanger notre protection contre le droit de nous assassiner ou de nous faire du mal. La police sait protéger le citoyen et doit se limiter à cela, protéger tous les citoyens même ceux qu'elle n'apprécie pas.


Là dessus, il faut être attentif, exigeant et intransigeant.


Qu'elle le veuille ou non la mafia policière génère un sentiment « anti-police » chez celui qui l'écoute. Le message qu'elle véhicule c'est : « on ne peut pas mieux faire », celui qui en est victime peut le comprendre et se dire que le problème est alors inhérent à la police et qu'il faut être « anti-police ».


Ceci explique le sentiment « anti-police » grandissant en France et dont la mafia policière n'est pas étrangère.


On est d'abord anti-violences policières, on demande tous à être en sécurité. L'homme ne nait pas pour haïr mais apprend à haïr. On sait qu'elle peut mieux faire, ça ne se passe pas comme cela par exemple en Allemagne.


Et si on nous rétorque que l'on a qu'à aller dans d'autres pays si on n'est pas content et que l'on doit se satisfaire de notre condition alors on répondra d'une part qu'il s'agit là encore d'une énième forme de chantage, on leur répondra aussi que si on les dérange par nos actes ou nos paroles qu'ils partent les premiers, mais on leur répondra surtout que ce n'est pas parce que c'est pire ailleurs que c'est plus acceptable.


On nous dira certainement que l'on ignore la réalité du métier, que les policiers sont des hommes pas des machines. On leur rétorquera que les policiers ne se comportent pas ainsi dans d'autres pays, qu'ils savent très bien ce qu'ils font et à qui ils le font et que c'est bien parce que se sont des hommes qu'ils doivent se servir de leur humanité et restreindre leurs passions destructrices surtout dans le cadre de leurs fonctions.

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